Lismonde à la galerie Didier Devillez, Bruxelles
Parlant de Lismonde (1908-2001), on pense aussitôt au dessinateur, au plasticien du noir et blanc qui s’imposa dans le paysage artistique par d’admirables grands fusains, d’abord figuratifs, qu’il mena ensuite, à partir de 1958, vers l’abstraction. Mais une autre facette de son art révèlerait un Lismonde de la couleur en même temps que de l’abstraction lyrique. D’abord, il y eut les Signes, survenus dès 1960, presque par hasard. Lors de son exposition au Stedelijk Museum d’Amsterdam, on demanda à l’artiste des petits formats pour équilibrer l’accrochage. N’en possédant pas, Lismonde se mit à jeter sur le papier, d’un mouvement rapide du pinceau et comme en une sorte d’action painting en miniature, des taches d’encre de Chine. Ce nouveau langage gestuel allait ensuite lui servir à d’autres réalisations. En 1962, l’année où le Musée National d’Art Moderne de Paris acquérait un grand fusain, l’artiste réalisa à partir de ce nouveau graphisme gestuel, sa première tapisserie, une commande de la Bibliothèque royale Albert Ier. La même année encore, il disposa des résines sur aluminium, réalisant une vingtaine d’Aluchromies relevant également de l’abstraction gestuelle (une série lui fut commandée pour le Trans Europe Express). Pris au jeu, Lismonde se lança peu après dans une série de petites compositions tout aussi gestuelles, réalisées cette fois à la gouache. Sans doute, constituaient-elles en même temps un moyen de recherche pour d’éventuels cartons de tapisseries. Cette cinquantaine d’admirables gouaches, qui datent du début des années 60 et que jamais l’artiste n’exposa, les voilà enfin présentées dans une exposition qui fera découvrir aux amateurs un Lismonde inédit, un Lismonde en couleur.
Serge Goyens de Heusch
Exposition :
19.01 – 16.02.2019
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